L’analyse des cycles historiques, de l’humiliation d’Auerstedt à la débâcle de 1940, démontre une loi d’airain : le refus d’écouter les sentinelles (Stoffel, Pellé, de Gaulle) conduit inéluctablement au désastre. Aujourd’hui, l’avertissement du général Mandon sur la nécessité d’un réarmement moral n’est ni une provocation ni un cas isolé, mais s’aligne strictement sur les analyses de ses homolo-gues européens, du général suédois Micael Bydén aux chefs du renseignement balte et allemand. Dans la plupart des pays d’Europe, les plus hauts responsables de la défense ont tenu des propos très semblables, appelant à une préparation mentale face au péril imminent. Cette lucidité stratégique n’a finalement choqué que les voix pro-russes ou complaisantes que l’on retrouve aux extrêmes de l’échiquier politique européen, préférant le confort du déni à la rudesse de la survie.
L’Histoire est un juge de sang : de Sedan à 1940, elle condamne sans appel les nations qui méprisent leurs sentinelles. Les morts de 1940 nous contemplent : ignorer la menace, c’est choisir le désastre. Pourtant, face à la Russie, l’Europe dort encore. Le chef d’état-major des armées est dans son rôle quand il dit la vérité crue : la dissuasion exige d’être prêt à « perdre nos enfants ».

En face ? Une caste de politiciens médiocres préfère hurler au scandale. Alliés objectifs de la propagande russe, ces marchands d’illusions nous vendent du confort quand il faudrait forger des épées. Un concert de pleureuses, une alliance sordide de seconds couteaux de la politique en mal de buzz et de relais pro-russes qui, par lâcheté, désarment moralement la nation. Ce pacifisme de façade est criminel. Refuser de voir la guerre qui vient, c’est signer notre arrêt de mort. Le choix est simple : la lucidité ou le sang. En nous préparant, nous pourrons peut-être l’éviter.

Cette trahison morale a un prix, et il est déjà fixé. Il n’y a plus de place pour le mensonge : soit nous affrontons la réalité, soit nous paierons notre aveuglement de notre vie.