Le sommet de l'OTAN de juin 2025 à La Haye s'est réuni à un moment d'anxiété géopolitique profonde. Les principaux moteurs de cette tension étaient la guerre d'agression russe en Ukraine et l'incertitude profonde entourant l'engagement des États-Unis envers la sécurité européenne sous la seconde administration Trump. Le sommet a été délibérément conçu pour être court et ciblé, une stratégie visant à gérer le risque de discorde publique et de perturbation potentielle par le président Trump. Le résultat du sommet présente un paradoxe central. D'une part, il a été salué par les dirigeants comme un succès « historique », obtenant un engagement historique en matière de dépenses de défense et évitant une rupture transatlantique. D'autre part, un large consensus d'analystes a conclu qu'il s'agissait d'un sommet « ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire » qui a systématiquement évité toutes les questions stratégiques difficiles auxquelles l'Alliance est confrontée...