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Une vision commune qui tienne compte de nos différences d’appréciation

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Le premier est de mettre à la disposition de décideurs tant civils que militaires ou d’experts (analystes, chercheurs, industriels, journalistes spécialisés, notamment) des « textes de référence », des analyses, des études, des articles traitant des enjeux actuels vus sous l’angle de la défense et de la sécurité,. Des textes de qualité qui ne soient pas « saucissonnés »…

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Bon-Encontre : le chemin de l’honneur et de la Résistance

L’amicale des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale, l’AASSDN, vient de tenir son congrès à Bon-Encontre, dans la banlieue d’Agen. Une occasion pour la Voix du Béarn d’évoquer une très belle page de l’histoire de nos services spéciaux, à un moment crucial, en juin 1940, après le déferlement des troupes allemandes sur la
France. 

En mai-juin 1940, en quelques semaines, 100.000 militaires et civils français sont morts en tentant de stopper l’offensive allemande, sans succès, écrasés qu’ils furent par la
puissance de feu des blindés de la Wehrmacht et des Stuka de la Luftwaffe.  

La débâcle qui s’en est suivie marquera à jamais la mémoire collective des Français après avoir été vécue comme un moment de déshonneur national. Heureusement, le courage et à la détermination d’une poignée d’hommes et de femmes refusant la défaite, mobilisés corps et âme pour bouter l’ennemi hors de France, permettront à la Libération de retrouver confiance en notre avenir collectif après plusieurs années d’occupation.  

Les tous premiers à se ressaisir, imaginant des conditions d’armistice très dures, furent les hommes et les femmes du « 2 bis », notre service de renseignement en 1940. Comme le veut la tradition, en temps de guerre, celui-ci se transforme en 5e Bureau pour regrouper le service de Renseignement et celui du contre-espionnage. 

Le général d’armée aérienne François Mermet, président de l’amicale des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale, l’AASSDN, a retracé ce qui s’est passé le 14 juin 1940 dans la banlieue d’Agen au séminaire de Bon-Encontre, réquisitionné par l’équipe du colonel Rivet et du capitaine Paillole, chef du contre-espionnage français. 

Ce 80e anniversaire de Bon-Encontre, a été reporté du fait de la pandémie et après le décès de son ancien président, le colonel Henri Debrun, qui était venu faire apposer une plaque en l’honneur de ce fait d’arme exceptionnel sur le mur du séminaire d’Agen.
Il a enfin été commémoré car les hommes et les femmes de l’ombre chargés du Renseignement aiment et respectent les traditions. Même discrètement, ils n’oublient jamais d’honorer la mémoire et le sacrifice des « anciens » pour l’exemple qu’ils ont su montrer. Avec ceux qui ont survécu, ils s’attachent également lors de ces rencontres à avoir une pensée pour ceux qui sont morts pour la France au champ d’honneur sans oublier les camarades qui les ont quittés en cours d’année.

Nombreux sont parmi les membres de l’AASSDN ceux qui ont eu un père, une mère ou un proche à s’être jeté dans la bataille et avoir connu « le prix du sang ».  

Lors de ces congrès, il n’y a pas que les anciens. Traditionnellement, des militaires d’active, représentant des unités d’élite qui constituent le bras-armé de nos services sont présentes, qui sont autant de symboles de nos forces armés : 13e RDP, 1er RPIMA, 2e Hussards, le « 44 », les Forces spéciales et leurs célèbres commandos
comme le CPA 10 de l’armée de l’Air et de l’Espace, notamment, qui n’ont rien à envier au Navy Seals américains. Sans oublier, parmi les plus fidèles, les marins du Casabianca qui lors de la 2e Guerre mondiale s’est illustré entre Alger et la métropole en assurant des liaisons à risque et en transportant des responsables de la Résistance.  

Chaque année, l’amicale rend également hommage à des hommes et à des femmes qui, par leurs actions, sont devenus des symboles de la Résistance.  

Cette année une gerbe a été déposée sur la tombe de l’adjudant-chef André Fontès – en présence de son fils Christian – pour célébrer le réseau Morhange dirigé par Marcel Tallandier, en présence de sa fille Monique.  

De même, la mémoire de nos « Merlinettes » a été honorée, après avoir été tirée d’un oubli qui a duré près de 70 ans… Ces Merlinettes dont le colonel Paillolle était si fier ont désormais trouvé leur place dans le jardin Eugénie-Malika Djendi dans le parc Citroën (Paris XVe) où a été édifié le monument à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France en OPEX.  

Sans l’opiniâtreté de Jean-Georges Jallot-Combelas, neveu d’une de ces Merlinettes, elles seraient restées méconnues.  

Comment expliquer que de si belles pages de notre histoire commune soient aussi inconnues de nos compatriotes ?
Certains vont tenter à Bon-Encontre de trouver des éléments de réponse à cette
question. Un pays qui ne sait pas d’où il vient ne saura jamais où il va comme le dit si bien Alain Juillet.

Le combat mémoriel que livre l’AASSDN se poursuit au fil des ans depuis mai 1954. Si elle reste une association patriotique des plus emblématiques, l’AASSDN reste toujours discrète mais bien présente pour défendre la mémoire des hommes et des femmes de l’ombre qui ont combattu pour la France. 

Comme l’a rappelé le général François Mermet dans l’entretien qu’il a accordé à Christophe Cornevin du Figaro, rappelant le sens du combat mémoriel que livre l’amicale : « Notre mission est de faire œuvre de vérité et de tirer de l’oubli des personnages de l’ombre au parcours extraordinaire » avant de faire sienne cette
maxime de Bossuet : « Le plus grand outrage que l’on puisse faire à la Vérité est de la connaître et en même temps de l’abandonner ou de l’oublier » Une citation reprise par un officier de gendarmerie, le colonel Paillole chef du contre-espionnage français en juin 1940 qu’il mettra en exergue de son livre « Services Spéciaux ».  

Après cette évocation avec Jean-Michel Poulot, nous entendrons la voix d’une grande dame à qui notre pays a rendu hommage très récemment pour son engagement au service de la France, Joséphine Baker, qui sera recrutée avant-guerre par le contre-espionnage du capitaine Paillole. Elle nous chantera « j’ai deux amours, la France et Paris ». 

Comme quoi, dans la vie, on peut avoir deux amours en n’ayant qu’une seule fidélité ! 

Joël-François Dumont  

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Milan Rastislav Štefánik


Très peu d’hommes ou de femmes réussissent à entrer dans la légende pour s’être s’identifiés avec leur pays, pour avoir réussi aux heures sombres à « faire nation ». 

Pour la France, trois noms s’imposent : Louis XIV, Napoléon Bonaparte et le général de Gaulle. Pour la Grande-Bretagne, citons ala reine Victoria, Georges VI, Winston Churchill et Elizabeth II. Pour la République tchèque, Venceslas 1er de Bohème, le roi Charles IV et Tomáš Masaryk. Pour la Slovaquie, un seul nom revient : celui de Štefánik, reconnu comme le père fondateur de la nation slovaque. 


Milan Rastislav Štefánik voit le jour le 21 juillet 1880 à Košariská dans l’ancien royaume d’Autriche-Hongrie. Son père, Pavol Štefánik, pasteur, élève ses enfants dans la ferveur des idéaux patriotiques et slavophiles, à une époque où le sentiment national était profondément ancré dans le cœur des Slovaques, lesquels, à l’époque, ne devaient s’exprimer qu’en hongrois… 


Il entame de brillantes études au lycée évangélique de Presbourg, à Sopron et à Sarvas, avant de s’inscrire à l’Université Charles de Prague où il choisit d’étudier. 

Il a 18 ans quand, après des études d’études d’ingénieur du bâtiment, il s’oriente vers l’astronomie et les mathématiques. Doué d’une intelligence extraordinaire, d’une personnalité forte, il s’engage avec ferveur en politique en militant contre la « magyarisation » de la Slovaquie. Il est convaincu que la solution passe par une étroite coopération « slovaco-tchèque » pour que ces deux nations puissent accéder enfin à l’indépendance. Štefánik est sous l’influence d’un intellectuel éminent, Tomáš Masaryk, un universitaire qui définit les peuples tchèque et slovaque comme « deux particules d’une même nation ». 


Doctorat en poche, Milan Štefánik s’installe en 1904 à Paris, après un bref passage à Zürich, pour y poursuivre, pendant dix ans, des études d’astronomie en devenant l’assistant du professeur Jules Janssen à l’observatoire de Meudon. 


A Meudon, il publiera douze traités scientifiques et réalisera des expéditions d’observation astronomique après avoir multiplié les voyages au bout du monde. A Tahiti, en 1910, notamment, où il observera le passage de la comète de Halley.[1] 


Dans une lettre manuscrite au garde des Sceaux, ministre de la Justice, datée du 11 mars 1909, Milan Rastislav Štefánik exprime le souhait d’être naturalisé Français. Il le sera le 27 juillet 1912. Štefánik deviendra l’emblème de l’histoire partagée entre nos deux pays et de l’amitié franco-slovaque. 


Štefánik entreprend également des missions diplomatiques pour la France après avoir proposé de mettre en place une chaîne de stations radiotélégraphiques qui relierait toutes les colonies françaises entre elles.


Štefánik s’avère être « l’homme idoine ». Le succès de cette réalisation lui vaudra la Légion d’honneur et la reconnaissance officielle. 


Malgré quelques problèmes de santé, en 1914, Štefánik s’engage à 32 ans. Il est incorporé comme caporal et entreprend une formation de pilote à l’école d’aviation militaire de Chartres, avant de rejoindre l’escadre aérienne MF-54 dans le Pas-de-Calais. Très vite, il va se faire remarquer. Il invente les premiers bombardements aériens puis créée le service météo des Armées. Blessé en 1915, il poursuit le combat. 


« Masaryk pense, Beneš le dit et Štefánik le fait » 

Il forme une escadrille formée de volontaires slovaques et tchèques, qui est affectée en Serbie. Gravement malade, on le transfère d’urgence à Rome. C’est là qu’il va retrouver son ami le général Jean César Graziani avec lequel il avait formé cette Légion de volontaires tchéco-slovaques. Štefánik oriente sa vie désormais vers l’action politique et diplomatique. Son objectif est à la fin du conflit d’accompagner le dépeçage de
l’empire d’Autriche-Hongrie pour donner naissance à un État regroupant Tchèques
et Slovaques pour le meilleur et pour le pire. Son objectif n’a pas varié, sa ténacité ne le quitte pas. 


Dès que son état de santé le lui permet, il repart pour Paris, où il retrouve Jan Masaryk et Edvard Beneš. Le dicton qui dit : « Masaryk pense, Beneš le dit et Štefánik le fait » redevient d’actualité. Une nouvelle étape de sa vie commence. Il consacre dorénavant son activité à la création d’un État libre et indépendant pour les Tchèques et les Slovaques. 


Après-guerre, il est nommé à Prague ministre de la guerre. Il continuera jusqu’à sa mort aux commandes de son avion à porter son uniforme de général français avant d’être abattu par une unité de la DCA slovaque qui avait été curieusement informée de l’arrivée imminente dans le secteur d’un avion hongrois ennemi. C’est ainsi que le 4 mai 1919, Milan Ratislav Štefánik sera mortellement touché et qu’il s’écrasera avec son avion à Ivanka pri Dunajice, près de Bratislava. 


Mort en service commandé, celui qui était resté fidèle à la France par attachement à sa patrie, la Slovaquie, deviendra le héros national slovaque et sera inhumé sur les hauteurs de Brezová pod Bradlom, suivi par une foule immense qui traversera les champs là jusqu’à sa dernière demeure où sera construit un mausolée qui domine la vallée. « C’était un cœur rare, une âme noble, un esprit extraordinaire qui s’est entièrement dévoué pour notre cause dès que les circonstances l’exigeaient. Il mérite la reconnaissance de l’humanité entière. Sa présence va nous manquer. Son souvenir va vivre dans les cœurs de nous tous » dira le maréchal Foch qui représentera la France à ses obsèques.


« La destinée d’un peuple se compose de ceux qui visent à la
gloire et de ceux qui visent à la fortune ».  


Cette formule de Louis-Antoine de Saint-Just est toujours fondée : l’homme d’une seule fidélité, Milan Štefánik, n’a pas trouvé la fortune, mais il a contribué au bonheur d’un peuple qui a enfin pu se libérer de ses chaînes pour prendre en main son destin et restera un grand symbole de la fidélité à la France. 

 

Comment, enfin, ne pas parler d’un autre lien entre la Slovaquie et la France, pendant la Seconde Guerre Mondiale, sans évoquer la Brigade Štefánik et l’histoire du bataillon Foch qui, après la Libération de Paris, dans la trouée de Strecno attaquera à mains nues la 1ère Division de la Waffen SS. 


Autant de pages magnifiques d’un grand livre écrit avec le sang et les larmes d’un peuple. 


L’histoire de cet homme nous est contée par le colonel Joël Bros, ancien attaché de Défense à Bratislava, spécialiste de l’Europe centrale, qui, après la Bohème et la Moravie nous a fait découvrir ls Slovaquie.  


Dans cette émission produite par Jean-Michel Poulot et diffusée par La Voix du Béarn, le colonel Bros nous parle du seul militaire français qui est encore aujourd’hui en uniforme français sur les timbres et la monnaie nationale de sa patrie slovaque et que l’on voit sur tous les monuments dédiés à l’effigie du père de la Nation slovaque qui a choisi de devenir Français pour donner naissance à la Slovaquie après la dissolution de l’empire austro-hongrois.

 

Joël-François Dumont 


[1] Michal Kšiňan, L’homme qui parlait avec les étoiles : Milan Rastislav Štefánik, héros franco-slovaque de la Grande Guerre, Paris, Eur’Orbem éditions, 2019, 344 p.  

[2] Le bataillon Foch et la Résistance franco-slovaque">Le bataillon Foch et la Résistance franco-slovaque (Diffusé le 29 août 1998 dans le Journal International de France Télévisions sur TV5  

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La renaissance de l’Europe centrale et orientale

A la fin de la 2e Guerre Mondiale, « un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe », séparant
pendant plus d’un demi-siècle les liens solides, traditionnels et anciens que tous ces pays avaient pu entretenir avec ce qui est devenu après cette séparation forcée, la nouvelle Europe à l’Ouest.  


Moscou a imposé avec ses chars son « socialisme » et les régimes se sont transformés un à un en dictatures communistes. Après le nazisme, le communisme, on voyait mal un
changement de vie pour les habitants de ces pays enrégimentés contre leur gré. Et
pourtant ! Comme on dit « il ne faut désespérer de rien ». 


C’est ce qui finit par arriver à la fin des années 80 en Europe centrale et orientale, après la faillite du communisme en URSS. Mais ce n’est toujours pas vrai en Ukraine, au Belarus et pas davantage en Russie.  


La liberté mérite qu’on se batte pour elle 

Les opposants dans ces dictatures d’un autre âge sont soit : assassinés, soit mis dans des camps sachant que Navalny n’est pas le seul au pays du goulag… La presse y est muselée et les régimes en place s’honorent de mépriser toute forme de démocratie. Ils le revendiquent même avec fierté ! 


Les anciens « pays de l’Est », dès qu’ils ont – enfin – pu rompre leurs chaînes soviétiques, ont mis les bouchées doubles pour revenir à une vie normale.  


Tous nourrissaient les mêmes priorités, les mêmes ambitions : retrouver la grande famille européenne dont ils avaient été séparés arbitrairement si longtemps pour adhérer à l’Union européenne en se cherchant un nouveau protecteur en intégrant l’OTAN, qui avait été si efficace pendant la guerre froide. Ce qui n’était pas évident
après 60 ans de confrontation Est-Ouest. 


La période d’adaptation a été difficile. Certes, les pays d’Europe de l’Ouest ont beaucoup aidé et surtout financé des transformations indispensables pour mettre ces pays « à niveau » européen.  


La classe politique s’est elle aussi reconstituée autour des élites dans des pays où la culture a toujours joué un rôle fondamental, comme un ciment national. 


Après la reconstruction, le renouveau. On constate en fait que cette Renaissance qui ne dit pas son nom va se poursuivre en faisant demain de ces pays, jadis enfermés derrière des murs et des barbelés, des havres de stabilité économique et des modèles de développement. 


Dans tous ces pays, la Russie, la France, l’Autriche et l’Allemagne ont été tellement présents que ces alliances ou ces occupations ont laissé des marques. Alors, quels liens renouer et avec qui en priorité ? De l’autre côté, à quoi étaient prêts ces mêmes pays qui ont en commun d’être des empires déchus, pour leur tendre la main ? 


En France, un seul homme d’État s’est intéressé à l’Amérique latine et au Mexique. Les successeurs du général de Gaulle ont ignoré ce continent et tous les liens que nous avions avec de nombreux pays de ce continent : Argentine, Chili, Uruguay, Chili, Pérou, Mexique… 


En ce qui concerne l’Europe centrale et orientale, trois hommes d’État français, se sont intéressés à l’Europe centrale et orientale. On aurait pu mieux faire… 


Le premier est encore le général de Gaulle qui avait été militaire en Pologne et qui, devenu président, une fois l’Algérie indépendante, n’a jamais raté une occasion de traiter avec tous ces pays, quel que soient les régimes, en attendant que « le temps fasse son œuvre ». De loin, il était le seul à avoir une vision de l’Europe. Le nazisme a fini par disparaître, il en serait bien ainsi du communisme… C’était une question de temps. 


Le second a été François Mitterrand. Le choix de ses ambassadeurs après la chute du mur a démontré son souci de raviver ces liens anciens qui unissaient la France avec certains d’entre eux. La Serbie, du fait de la guerre qui a fait rage dans les Balkans après la mort de Tito, demandera encore de laisser « un peu de temps au temps » pour renouer. Trois pays ont été essentiellement ciblés sous Mitterrand : la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne. 


Dans ces pays il y avait, il y a toujours, « une attente » de la France qui était considérable et un espoir. Jacques Chirac a été le dernier président à s’en rendre compte et à poursuivre dans cette voie en étendant aux Pays-Baltes l’action de ses prédécesseurs. Après lui, on peut dire que l’influence française est redescendue comme un soufflet. La nature ayant horreur du vide, les États-Unis sont venus s’installer mais pour quoi faire, on n’a pas encore de réponse et la trahison ressentie par l’Ukraine récemment n’a pas grandi les présidents américain et français, le Premier ministre
britannique et la chancelière Merkel.  


Si l’on prend l’exemple de la Tchéco-slovaquie – qui s’est d’abord déclinée avec un trait d’union avant de le perdre – jusqu’à la révolution de velours (le mariage d’amour a très vite laissé la place à un mariage d’intérêt en attendant un divorce exemplaire), on voit des peuples se refonder. 


Pour parler de cela, deux experts de cette Europe centrale. Le colonel Bros qui a longtemps été en poste à Prague et à Bratislava et un journaliste français, Pierre Peyrichout, un infatigable voyageur qui a vécu une partie de sa vie à l’étranger, en Iran, dans les Balkans avant de prendre sa valise pour la déposer à Prague, l’une des plus
belles villes du monde. Il n’est pas le seul à le penser ! 


Il faut dire que ces deux hommes, en dehors d’être des polyglottes confirmés dans des langues où les Gaulois se sont trop rarement distingués, partagent d’autres passions : l’aviation et l’art !  


Le premier a fait carrière dans l’armée de l’Air avant de devenir diplomate, le second après un diplôme artistique s’est lancé… dans l’aviation après avoir volé avec la patrouille de France. Il sera l’un des premiers Français à participer au rallye Paris-Pékin-Paris… L’aviation étant une vocation qui ne dure qu’un temps, celui de se retrouver rejeté du monde des PN. Reste l’art qui lui ne connaît pas (encore) de limite d’âge.  


A les entendre, la France devrait affirmer sa présence pour retrouver la qualité des liens qu’elle a pu partager dans le passé dans la durée. Les Français implantés dans ces pays représentent certes un investissement, mais pas sûr qu’à Paris on ne considère les choses ainsi. « Loin de yeux, loin du cœur » ? La pandémie que nous vivons l’a, malheureusement, une fois de plus prouvé.  


Avec Jean-Michel Poulot et la Voix du Béarn, nous poursuivrons au cours des prochaines semaines ces réflexions avec la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne et les Pays-Baltes, une occasion de rouvrir nos livres d’histoire et de se dire que nos anciens ont su semer. 


Joël-François Dumont  

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Tourisme tchèque : Quand le rêve côtoie la raison

Dans tout voyage, il y a une part de rêve mais la raison n’est jamais loin…  


Si Prague demeure incontournable, les trois provinces tchèques, Moravie, Bohème et Silésie, gagnent elles aussi à être découvertes. Si l’on ne peut pas (encore) parler de paradis touristique, on peut assurément parler d’un tourisme de qualité en Tchéquie.  

Prague est considérée depuis des lustres comme une des quatre plus belles villes d’Europe après Paris, Berlin et Londres. Pour une fois raison et comparaison se rejoignent.  


Avec Jana et Joël Bros, après avoir consacré une émission sur l’Histoire et la culture tchèques, une émission sur le tourisme s’imposait. Dans un pays qui a cette chance de ne pas connaître le tourisme de masse !  


Comme partout il y a les attrapes-touristes, mieux vaut le savoir et s’informer avant de partir. Ce conseil ne se limite pas à la Tchéquie. Il y aurait donc « 9 erreurs à ne pas faire en visitant Prague pour en conserver le meilleur des souvenirs » selon un collègue français, Florent, qui s’y est installé. Heureusement dans son livre il donne de très bonnes adresses, celles des meilleurs endroits insolites et suggère « 12 souvenirs à ramener »…[1] 


Prague, « la ville aux mille tours et mille clochers » avec ses airs de Bohème est devenue une destination où le rêve côtoie en permanence la raison. Tous les styles s’y
retrouvent comme par magie.   


On pense bien sûr à son centre-ville, historique, à son château, le Prazsky Hrad, qui est à la fois le plus ancien et le plus grand du monde, où se sont succédé les rois de Bohème, un domaine qui s’étend sur plus de 7 hectares qui domine la ville. Sans oublier son immense cathédrale gothique, Saint-Guy, où sont enterrés les grands saints et souverains tchèques. Saint-Venceslas, saint patron de Bohème, Saint-Jean Népomucène, les rois et empereurs, Charles IV et Rodolphe II. Un savant mélange de gothique flamboyant (la salle Vladislas), de Renaissance (le palais Rosenberg), de roman
et de baroque (la basilique Saint-Georges). Sans oublier sa célèbre galerie de peinture avec des œuvres de Titien et de Rubens.   


Dans un pays qui compte plus de 2000 châteaux, on retrouve tous le styles. Y compris des châteaux forts en parfait état de conservation.  


Karlštejn à 37 km de la capitale est de loin le plus célèbre. Une véritable forteresse que l’empereur romain-germanique avait fait construire pour abriter les joyaux de la couronne. Charles IV qui a eu quatre épouses l’avait interdit aux femmes pour mieux pouvoir s’y reposer loin de « la vie mondaine et des soucis »… 


Et puis il y a tous les autres. Comme les magnifiques châteaux de Lednice et de Valtice, séparés par 7 km, au cœur de ce que l’on appelait au XIXe « le jardin de l’Europe ».  


Lednice est dans le style néogothique Tudor. Valtice rayonne dans le pur baroque… Tous deux sont inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Deux châteaux emblématiques entourés de ces immenses terres aux paysages verdoyants qui ont connu la dynastie des Habsbourg et les princes du Liechtenstein !  


Jana Bros parle de « la magie » qui s’opère entre tous ces styles. Au-delà d’un climat très agréable, on y trouve des vins de Moravie, comme quoi la bière de Pilzeň n’est pas l’unique boisson des Tchèques. Leurs eaux sont connues pour offrir des thermes de grande renommée. Depuis plus d’un siècle, Karlovy Vary a fidélisé des habitués de
toute l’Europe et même de toutes les Russies !  


L’un des gros avantages de la République tchèque, en matière de tourisme, est son réseau d’hôtels et d’auberges. A Prague les vieux hôtels chers et peu confortables de style soviétique ont laissé la place en 20 ans à des hôtels de luxe et à des hôtels modernes. Certes, se garer à Prague n’est pas évident, mais Prague n’est pas la Tchéquie… 


La province gagne a être connue. Il y existe de très nombreux châteaux reconvertis dans le tourisme où l’on retrouve confort et modernité à des prix qui défient toute concurrence, entièrement équipés. 


En « RT » il n’y a pas de route des vins mais un vaste réseau de 1200 kilomètres de voies cyclables, de pistes et de sentiers où l’on passe de cave en cave... Si les vins blancs de Moravie au fameux goût de "pierre à fusil" rivalisent avec ceux de pays voisins, l’Autriche et l’Allemagne, les vins rouges eux, des mono-cépages pour la plupart, ont encore un peu de chemin à faire avant d’égaler les vins français, italiens ou espagnols. Mais ils sont en bonne voie…  


En 1948, les communistes ont privilégié le rendement et la productivité jusqu’en 1990 où le glas des coopératives d’État a sonné annonçant « une liberté retrouvée ». Les peuples d’Europe centrale n’ont pas mis longtemps à se défaire de leurs chaînes soviétiques en attendant 2004, l’entrée dans l’Union européenne, vécue comme une nouvelle libération et comme un retour dans une famille européenne dont bien des peuples ont été séparés par des décennies de dictature marxiste. 


Joël Bros est l’un de ces rares français à pratiquer les langues slaves : polonais, russe, tchèque et slovaque, sans oublier l’allemand (et l’anglais comme tout le monde). La langue de Goethe a bien survécu dans ces anciens pays longtemps dominés et englobés dans des empires germaniques qui faisaient peu de cas pour les « langues
locales ». 

 

Joël Bros a même réussi à retrouver des racines celtes en Tchéquie, une terre où, sous Napoléon, tant de soldats ont bivouaqué au cours des conquêtes napoléoniennes. Chaque année les Tchèques participent avec ferveur à des reconstitutions historiques, parfois quasi professionnelles avec uniformes et étendards d’époque. Notamment à Slavkov u Brna, plus connue sous son nom allemand d’Austerlitz où le soleil est toujours fidèle et où l’image de la France face à deux autres Empires brille encore de feux que l’on ne saurait imaginer en France. 


Reste la langue tchèque ! C’est là – comme en Scandinavie – qu’on doit plus le « miracle » au fait que les Tchèques parlent anglais, sinon allemand ou français. Le niveau des études de langue en Europe centrale et orientale est de grande qualité.  


Mieux vaut ne rien dire de la gastronomie tchèque, sinon vous pourriez vous décider à franchir le pas pour découvrir un pays qui gagne à être connu et avec lequel la France a su tisser des liens historiques au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, interrompus de 1948 à 1990, mais où sa diplomatie a habilement su renouer. Ce n’est pas Joël Bros qui a été diplomate en Tchéquie du temps de la Tchécoslovaquie et en Slovaquie, après le divorce de velours, qui me contredira.  


Deux prochaines émissions consacrées à la Slovaquie évoqueront une nouvelle fois ces liens très forts avec la France au cours des deux grandes guerres, pendant lesquelles Tchèques et Slovaques ont combattu côte à côte, sous un même uniforme, avec les troupes françaises ou alliées. La plupart d’entre eux se sont engagés dans la légion tchéco-slovaque faisant la fierté de ceux, comme Jana, dont les deux grands-pères se sont retrouvés aux côtés de soldats français à la fois pour servir la cause
d’une Europe libre mais aussi pour reconquérir leur souveraineté avec l’aide de la France ! 


Joël-François Dumont 


[1] Voir visiter Prague : 9 erreurs à éviter 

L’émission « Les Français parlent aux Français du bout du monde » est réalisée chaque semaine par Jean-Michel Poulot. Produite par la Voix du Béarn, diffusée en FM et sur Internet elle est rediffusée sur Radio Hexagone en Pologne.   

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Il n'est décidément pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

Trois événements récents sont appelés à marquer durablement les esprits. Le désastre afghan, la guerre de la drogue dans les quartiers Nord de Marseille et dans d’autres villes françaises, l’ouverture – enfin – la semaine dernière du procès des terroristes qui ont semé la mort au Bataclan le 13 novembre 2015. Un procès qui devrait durer six
mois pour juger Salah Abdeslam et ses complices. 


Très prochainement, la Voix du Béarn traitera au fond avec des experts chacun de ces trois sujets. Auparavant, nous souhaitions rediffuser cette émission que nous avons diffusée le 21 avril 2020, en plein confinement. Pour des raisons simples qui permettent d’éclairer des sujets aussi graves. 


A priori, entre eux, le premier lien semble être l’islamisme radical qui s’alimente par la drogue. Mais ne faut-il pas aussi se poser deux questions : comment en sommes-nous arrivés là et n’aurions-nous pas pu nous épargner ces trois désastres qui n’auraient dû
surprendre personne, en tout cas, pas eux qui nous gouvernent ?  


En fait, il y a un deuxième lien à opérer, c’est de constater des deux côtés de l’Atlantique une même faillite du politique qui ne tient pas compte des alertes qui lui sont données. Les politiques restent « dans le temps court ». 


Les gouvernements français ne peuvent pas dire, par exemple, qu’ils n’avaient pas été prévenus par leurs services des guerres de 1870, de 1914 ou encore de 1940 ! Celle de 1914, aurait pu éclater à tout moment à partir de 1895… En 1905 elle était « imminente ». Et entre 1933 et 1936, ils faisaient quoi nos gouvernements ? Après la « Der des Der », les « années folles », certes il y a eu « les congés payés » en attendant la « drôle de guerre ». Et on a eu Munich, une nouvelle Guerre Mondiale, l'humiliation de l'occupation et une Europe dévastée.


L’insouciance ne s’improvise pas  


Comme l’a écrit Honoré de Balzac dans ses pensées : “L'insouciance est l'art de se balancer dans la vie comme sur une escarpolette, sans s'inquiéter du moment où la corde cassera”…
 

Au-delà d’une certaine insouciance pour le temps long conjuguée à une incompétence tout aussi certaine, on retrouve cette même lâcheté du politique qui se veut plus concerné par sa propre réélection que par « l’intérêt national ». De quoi permettre à des dictatures de s’installer et de nous faire la guerre avec nos propres richesses. Un
comble !  


Malheur à qui apporte les mauvaises nouvelles ! 


Concernant l’Afghanistan : d’un côté, il faut saluer la prouesse des militaires américains qui ont évacué en 18 jours par voie aérienne près de 120.000 personnes, hommes, femmes et enfants depuis l’aéroport de Bagram, grâce à un pont aérien sans précédent dans l’histoire et dans des conditions épouvantables. De l’autre, on ne peut que blâmer les politiques américains qui ont négocié seuls, sans leurs alliés, avec les Talibans ce départ dans la honte et dans le déshonneur. Voir, aux États-Unis, 100 généraux réclamer la démission du ministre de la Défense n’est pas chose courante ! Leur texte vaut le détour… 


Deuxième sujet, cette guerre de la drogue, un fléau qui gangrène la France depuis près de 20 ans et à Marseille depuis trop longtemps. Le président Macron – qui donne l’impression d’être toujours en campagne électorale – s’est invité trois jours à Marseille. Mais qui, sérieusement, qui peut ou veut croire un seul instant que cette guerre pourra
être gagnée sans une véritable volonté politique ? C’est cela qui a toujours manqué depuis 20 ans. Quels que puissent être les moyens en homme et en matériel, il ne faut s’attendre, dans la durée, à aucun retournement de situation sans une volonté politique affichée avec des lois adaptées puis exécutées quand elles ont été votées.  


Troisième sujet, les attentats de Paris. Le moins que l’on puisse dire est que le pouvoir politique, là encore, a failli à sa mission. L’attentat contre Charlie Hebdo avait pourtant
révélé les faiblesses – plus que les failles – des formes d’engament imposées à nos forces de l’ordre face à certaines menaces les rendant parfois inopérantes.  


Quand la peur va-t-elle enfin changer de camp ? 


On l’a vu : les militaires sur place (Mission Sentinelle) n’avaient pas le droit d’utiliser leurs armes. Les deux policiers arrivés par hasard sur place ont utilisé leur arme de service en violation flagrante du règlement. Heureusement, ils l’ont fait. C’est ainsi qu’à 25 mètres de distance, ces deux policiers, tireurs d’élite, avec une arme de poing ont réussi à empêcher un de ces terroristes d’exécuter, de sang-froid, d’une balle dans la tête une innocente victime avec une Kalasnikov – une arme de guerre automatique. 


Où sont-ils, dans le banc des accusés, ceux qui ont décidé de telles règles d’engagement ? Qui permettent à des gens d’écraser des gendarmes et que l’on ne peut atteindre de peur de les blesser dans le dos ? Où sont-ils ceux qui, au fil des années, ont favorisé avec autant de lâcheté que d’incompétence la protection des
bourreaux plutôt qu’à celle de leurs victimes ? 


Il n’est pas interdit d’espérer au cours de ces six longs mois que va durer ce procès que
ceux qui sont « toujours responsables mais jamais coupables » soient enfin questionnés par les familles des victimes.  


Un exemple : j’ai appris le 13 novembre 2015 au soir que le GIGN et la brigade des
sapeurs-pompiers de Paris avaient passé toute la journée dans le 11e arrondissement de Paris à faire un exercice d’entraînement dont le thème était une prise d’otages par un commando terroriste. Lorsqu’une des ambulances qui avait servi à évacuer des faux blessés est arrivée devant le Bataclan, pensant participer à la fin de l’exercice, ses ambulanciers ont dû se rendre à l’évidence : c’était tout sauf « un exercice », comme ils l’ont dit sur leur radio en donnant l’alerte.  


Que s’est-il passé ? Pourquoi la police a été aussi longue à arriver et « a perdu une heure » ? Parce la préfecture de Police a estimé que les Gendarmes du GIGN devaient rester consignés à la caserne toute proche, au Quartier des Célestins. Paris était « réservé à la Police » ! Il y a des chasses gardées… Seule la BBC a posé quelques questions de bon sens que les média se sont bien gardé d’évoquer. Elles étaient pourtant pertinentes. France 2 a été la seule chaîne de télévision à diffuser cette émission de la BBC, en version française.  


Responsables mais jamais coupables 


Il n’y a pas que les faux-aveugles comparés à des adeptes de Bisounours, ceux qui ne
veulent pas voir. Il y a aussi les « militants », ceux qui refusent de voir.  


A gauche ils se reconnaîtront. Même si certains d’entre eux, comme Manuel Vals, ont su faire preuve de courage et de lucidité. Chacun sait qu’ils sont loin d’avoir été suivis et qu’ils ont même essuyé de vives critiques dans leur propre camp. Il y a des gens qui refusent de voir les réalités en face au nom d’une idéologie mortifère. Pourquoi le cacher ? 


Comment oublier, par exemple, que la priorité de François Hollande le jour de son
installation à l’Élysée a été de suivre, heure par heure, le départ de son bureau du préfet Bernard Squarcini, directeur général de la Sécurité intérieure ? Un homme longtemps considéré comme l’un des « meilleurs flics de France ». Il l’avait prouvé comme préfet de police de Marseille avant de faire la réforme du renseignement. Son crime était d’avoir été choisi par Nicolas Sarkozy pour réorganiser nos services de renseignement intérieur et de contre-espionnage, la DST et les RG, pour les adapter – enfin – à la lutte contre le terrorisme islamiste. L’objectif déclaré étant que « la peur change de camp ».  


S’il y a une réforme qui a permis de devenir efficace face au terrorisme islamique,
c’est bien celle-là. Une façon de prévoir le pire et d’organiser les services de l’État pour « faire face ».  


Ce qui m’avait frappé à l’époque, c’est que c’était bien la première fois qu’on faisait une réforme de cette importance « à froid », autrement dit, « pas dans l’urgence » en donnant comme trop souvent la priorité aux sentiments du moment et non à la raison et au bon sens qui devraient toujours l’emporter en pareil cas. Une vraie réforme comme il en faudrait tant d’autres !
 

Revenons aujourd’hui avec le préfet Squarcini sur cette réforme du Renseignement qui
marquera en France un tournant sécuritaire dans notre pays, une réforme qui sera amplement validée par les faits.   


Nous parlerons également « Intelligence économique » avec le professeur Christian Tafani, un universitaire expert des questions de défense et de sécurité qui a fait partie de la « Commission Martre ». L’objectif avoué de cette commission, en 1994, était de prendre en compte les « facteurs immatériels de la compétitivité ». 


La fin de la guerre froide, l’émergence de nouvelles puissances économiques, le
processus de mondialisation des échanges et la révolution des nouvelles technologies induisant un déplacement des logiques de puissance, historiquement dans le champ militaire, vers la sphère économique, il était temps de réagir et de proposer une politique qui nous permette de nous adapter au monde tel qu’il était. 


Bernard Squarcini et Christian Tafani sont corses tous les deux mais pas du même
village… Le regard croisé qu’ils portent sur ces sujets est passionnant. Et il permet de mieux comprendre comment de telles catastrophes annoncées puissent se dérouler à la surprise de ceux qui ont pour charge de gouverner, de prévoir et de décider, et non de faire de la communication pour satisfaire les uns un jour et faire le contraire le lendemain au point de perdre toute crédibilité et de ruiner la confiance sans laquelle aucun pays ne peut faire nation lors des heures sombres. 


Joël-François Dumont